la sève
Cette musique là raisonne en moi.
Fatiguée, dépecée,
Liée, ensemencée,
égrainée, restaurée
pas rassurée.
Sans se lamenter ni s'apitoyer,
Sur le chemin du retour, regarder à côté,
tout près, et sentir,
monter la sève, monter la peine,
celle qui vient du profond,
celle qui fait couler l'eau des yeux.
As-tu fais tes devoirs ?
Les mots en l'air.
Pris pour une autre,
Assise par terre, ou debout, penaude,
les cheveux en bataille, tirés trop souvent,
et la honte, terrible honte,
celle qui paralyse,
celle que tu as enfoncée, bien profond,
dans son petit corps, tout entier,
recroquevillé, loin de la confiance,
grandie trop vite, les mots s'échappaient,
les gifles volaient,
et dans les moments de solitude,
les souvenirs, violents, qui remontent.