oublier

Publié le par Anna-Marguerite

Il aura fallu tout ce temps pour en arriver là,

Il aura fallu des pleurs, des cris,

Il aura fallu de la douleur, des envies,

Il aura fallu que je reste, que tu partes,

Il aura fallu que moi aussi, je cesse de me retourner.

Jamais je n’aurai pensé à tout ça tu sais,

Mais c’est comme un cauchemar qui deviendrait réalité,

C’est comme ce rêve de petite fille que je ne réaliserai jamais,

C’est comme si j’étais passé à côté de moi,  sans me retourner.

La petite fille a grandit, à coup de claque dans la gueule,

A coup de pied dans le cul, à coup de massue sur la tête,

Avec le sourire aux lèvres, parce que c’est comme ça,

Avec la voix douce elle a fait sa mignonne,

Abasourdie, estourbie, laissée sur le carreau, sollicitée, mâchée, jetée, broyée, rafistolée, rabifochée, pardonnée, pardonnant,

Tu vois, elle n’a plus rien à dire, elle a tout oublié.

Elle n’est plus.

Il reste un lourd silence, une flèche dans le cœur,

Une absence, l’inquiétude, l’incompréhension.

Rien de ce que tu dis ne me rassures,

Je ne bois plus tes mots, je subits tes maux.

Rien de ce que je fais ne me plait plus.

Trop tard, trop lourd, trop tout.

Il a fallu tout ça pour ça.

Aujourd’hui je me retourne, je tourne en rond, je détourne les yeux,

Pour ne pas voir ce qui blesse, ce  qui stresse, ce qui oppresse.

Le temps n’est pas encore venu, de changer tout.

Le temps n’est pas encore venu, de te regarder en face, et te dire.

Tu ne comprendrais pas, tu ne comprendrais rien.

Mes mots sont vains et tes cris bien réels.

Me raccrocher à ce bout de soleil qui pointe,

Me raccrocher à ces deux branches qui me tiennent, me soutiennent.

Ne plus avoir peur qu’elles ne plient, qu’elles ne cassent.

Ne plus s’en faire.

Alors ce ne sera pas moi.

Mon cerveau ne me laissera pas,

Nul repos, nul combat qui ne soit mené.

Nul répit  pour ce fragile guerrier.

Le soleil  réchauffe,  redonne le courage et l’espoir.

Respirer, sentir, vivre.

Ne plus penser.

Le soleil s’est couché,

Les lumières se sont éteintes,

J’ai fermé les yeux.

Publié dans je - tu - nous

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S
<br /> C'est aussi parce qu'ils sont des colosses aux pieds d'argile que nous les aimons.<br /> <br /> Tes mots sonnent de plus en plus juste.<br /> <br /> <br />
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