sur vie
Il aurait suffit d'un rien, pour que tu restes.
Une seconde de plus, de moins.
J'ai couru, accouru, sans savoir où.
Le regard perdu, le visage blême,
folle à lier.
Et puis ce téléphone,
ces quelques mots.
L'impensable, l'innommable.
Il y avait ce type, à côté de toi,
venu t'annoncer la funèbre nouvelle,
preuve réelle de cette atrocité.
D'un seul coup, de mes forces vidée.
Et toi, tu m'as ramassée.
Tu m'as porté pendant tant de temps,
patient et déterminé à me sauver.
Celle que j'ai été s'est retirée.
Changée à jamais, pour une autre.
Graines germées poussées trop vite.
Bouts de vies collés, décollés,
Goutant le dégout jusqu'au néant,
pour revenir enfin plus forte qu'avant.
Savourant les cours instants de répit,
car la vie en laisse peut, nous agite et nous rompt.
La volonté ne suffit pas toujours,
il y a aussi tout ce qui vient autour,
qui nous ballotte et nous traine,
nous égratigne et nous entraîne,
bon gré, malgré,
pantins affamés, nous subissons.