oui mais...
J'aurai pu, écrire sur cette truie au regard si vide et au pelage si rose,
j'aurai pu décrire ce matin là, qui avait pourtant bien commencé,
par un beau soleil, calme, doux, et qui aurait pu finir en pugilat,
j'aurai pu parler de cette femme, qui m'inspira de si gros mots, à défaut d'être beaux,
oui mais,
je n'ai rien fait de tout ça,
je n'ai rien dit, rien fait,
je suis rentrée chez moi, j'ai refermé la porte,
pour ne plus être atteinte par le dehors,
Les gens sont fous, je me suis dit,
ils font vraiment n'importe quoi,
des abrutis, je me suis dit,
Fuis, fuis vite cet endroit, rentre chez toi.
je n'ai rien écrit, pour tout oublier,
ça n'a pas vraiment marché,
le dehors est là,
pressant, il frappe à ma porte,
se glisse dans ma boite aux lettres,
fait sonner mon téléphone,
dès que je sort, je le rencontre,
il se frotte à moi,
me caresse où me pique,
me regarde où m'ignore,
me tend la main où me mords,
à tord ou à raison, où est ma prison,
dehors ou dedans ?...